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GREVE DE 48 HEURES AU TOGO/LE GOUVERNEMENT VIOLE LE DROIT DE GREVE ET OBLIGE LES TRAVAILLEURS A SE RENDRE AU TRAVAIL

4 Avril 2013, 09:24am

Publié par ADRY Ayaovi Sedjrawodo, alias ADRY BONCHEMIN

Au Togo, les administrations et de nombreux services privés connaissent peu d’affluence ce jeudi 4 avril 2013. Les travailleurs répondent ainsi au mot d’ordre de grève de 48 heures lancé par la Synergie des travailleurs du Togo (STT). Ce regroupement de plusieurs syndicats sectoriels de base s’est désolidarisé des stratégies de luttes des centrales syndicales traditionnelles pour porter les revendications légitimes des travailleurs. Ce jeudi matin, des informations recueillies auprès du docteur Tsolényanou Gilbert, Vice coordonnateur de la STT, « les éléments de la police sont déployés dans l’enceinte du CHU Sylvanus Olympio à Lomé pour contraindre les employés en grève à reprendre service ». Ce qui constitue une violation de l’article 244 du tout nouveau Statut général de la fonction publique et de l’article 269 du Code du travail.

La veille de la date d’entrée en grève, le gouvernement, suite a une réunion avec la centrale syndicale à laquelle appartient la plupart des syndicats membres de la STT a fait passer une annonce au journal de 20 h sur la télévision nationale, faisant croire à une suspension du mot d’ordre de grève. Consternés par cette information plusieurs travailleurs et journalistes en quête d’information ont contacté aussitôt les coordonnateurs de la Synergie. Ces derniers ont démentis cette tentative de désinformations dont le gouvernement togolais a l’habitude pour casser les dynamiques de grève.

Même si certains évoquent les dispositions de l’ article 245 du Statut de la fonction publique : « L’autorité administrative compétente peut, à tout moment, procéder à la réquisition des fonctionnaires qui occupent des fonctions indispensables à la sécurité des personnes et des biens, au maintien de l’ordre public, à la continuité des services publics ou à la satisfaction des besoins essentiels de la nation », il n’a été dit nulle part que cela doit se faire par l’intervention des forces de l’ordre. Cette forme d’intervention est devenu depuis quelques le seul recours du gouvernement togolais face aux mouvements sociaux qui secouent le pays.

Pour rappel, c’était le 27 mars dernier que la STT a adressé une lettre de préavis de cessation de travail au gouvernement togolais pour les 4 et 5 avril 2013 avec comme revendications, les 8 points suivant :

  • le doublement de la valeur indiciaire ;
  • l’adoption de la grille salariale redressée sur le SMIG avec ajout de 10 points à l’indice d’avancement des agents publics de la catégorie B ;
  • la réinstauration du payement de l’indemnité de départ à la retraite à 12 mensualités sur le budget général et l’apurement de ses arriérés ;
  • le relèvement de l’allocation familiale à 10 000 FCFA par enfant ;
  • le payement d’une indemnité mensuelle de transport de 30 000 F CFA par mois à tous les agents publics, parapublics et privés ;
  • le payement des arriérés des allocations familiales aux agents permanents,
  • l’harmonisation de l’âge de départ à la retraite ;
  • l’amendement de certains articles dont la formulation prête à confusion : il s’agit des articles 221 (point 2 du 2ème alinéa), 244, 246 et 252 du nouveau statut.
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